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... ça grince, coince, rouille...

  • georges morel
    • 21 message(s)
    17 janvier 2016 20:34:55 CET

    Bonjour, 

     

    Voici une présentation sommaire. Je viens de m'inscrire et sans trop entrer dans les détails, je me dis qu'il est sans doute pertinent de me présenter. En même temps, j'ose à peine le faire. Tout ça est fragile. 

    J'ai eu pratiqué l'instrument, quand j'étais petit. Me souviens pas à quel âge j'ai commencé, mais je sais que je n'aimais pas l'approche des personnes chez qui j'étais inscrit. J'ai acquis les bases, j'ai joué quelques morceaux, mes souvenirs sont flous. Mais ensuite, quand on a déménagé - j'avais 8 ans-, ma mère m'a demandé si on gardait le piano, j'ai répondu que non. Pas de regret, concernant la pédagogie de ces gens, qui me pesait, me démotivait, etc. 

    Je me souviens nettement que j'ai eu beaucoup de mal avec le solfège. Non pas la clé de sol. Mais quand tout à coup on m'a dit qu'il fallait apprendre la clé de fa, ce fut très difficile. Elles se ressemblent pas mal et la lecture simultanée a été pour moi un calvaire. A l'heure actuelle, je peux recourir au solfège mais à 2 à l'heure, et encore, avec une grande réticence. La partie rythmique, j'ai beaucoup perdu mais je suppose que ça devrait pouvoir revenir. Cela me posait moins de problèmes en tous cas. J'ajoute que je cumule les difficultés : je suis astygmate et l'ophtalmologe m'a dit que ça pose problème justement pour distinguer clairement les notes sur une portée, puisque la seule différence entre elles est leur position, et que les lignes horizontales... enfin, je ne me souviens plus très bien de l'explication, mais voilà, comme par hasard, c'était pour moi, pas de chance. 

    J'ai pas mal de choses contre moi, du reste. J'y viendrai. 

    Vers l'âge de 14 ans, j'ai vraiment "plongé" dans la musique, ai découvert des styles qui me plaisaient vraiment, me suis pris de passion, etc. Me suis rendu compte que j'avais de l'imagination et de la facilité pour composer. Me suis remis au travail sur les claviers. Et là, je me suis aperçu que j'avais des sortes de blocages. Beaucoup de mal à me coordonner, mais surtout, surtout, quand les choses filaient enfin, quand tout semblait sur des rails, des... Comment dire ? Je perdais les pédales. D'un coup, j'avais des passages à vide. Il parait qu'il y a des très bons profs qui savent comment s'y prendre, que ça se travaille, etc. Mais à cette époque, je n'étais plus en contact avec qui que ce soit, je travaillais dans mon coin. 

    Vers 20 ans, la vie m'a obligé à bifurquer. Je n'étais manifestement pas assez doué, ou avancé, pour pouvoir aspirer à quoi que ce fût en rapport avec la musique. Elle est passée à l'arrière-plan. J'ai repris des études mais à cause de mes problèmes avec le solfège, je ne me suis pas inscrit en fac de musique. J'ai fait autre chose. Mais je n'ai jamais oublié, et ma passion n'a pas reculé. Elle est restée... en sourdine. Au début j'avais emporté avec moi la partie clavier de mon Fender Rhodes, mais comme ça fauchait pas mal en cité universitaire, je le ramenais avec moi chaque fois... elle pèse 80 kgs, je ne vous fais pas de dessin : rapidement, je me suis découragé. 

    Quand j'ai eu un travail, quelques moyens, je me suis rééquipé. Mon meilleur ami, compositeur, avait décelé en moi des aptitudes, il m'a poussé à m'investir dans l'informatique musicale. Je me suis pris au jeu et j'ai commencé à composer tant et plus. Mais j'avais tellement perdu sur le plan technique... Plus tard, à la suite d'un rêve étrange, je me suis essayé à la batterie, aux percussions. Cela me plaisait, mais comme je ne veux pas écrire huit pages - on m'a toujours reproché de faire long, mais comme je dis, personne n'est obligé de me lire -, je vais simplifier : j'en ai eu marre, j'ai arrêté. J'avais envie d'un instrument harmonique. J'ai hésité, reprendre les claviers ou pas ? J'ai pris la tengeante, direction le Sax Soprano. 

    J'en ai fait un moment, là ça fait un an et demi que je n'y ai plus touché, suite à grave maladie. J'hésitais à reprendre et en discutant avec un ami, sax lui aussi, il m'a dit qu'en fait, dans beaucoup de formations, le sax c'est "en plus", et que finalement, on ne court pas après les saxophonistes. Il m'a dit, si tu veux jouer avec des gens, ça serait bien mieux les claviers. On a toujours besoin d'un pianiste.

    Je me suis lancé il y a très peu de temps. J'ai déniché un prof de jazz, j'ai bien envie d'y croire, mais j'ai mes blocages, j'ai pas mal d'arthrose dans les mains, ces difficultés avec le solfège - mais je crois que le prof utilise la notation Américaine, A, B, C, etc. Le sax, je n'ai pas dit que je n'y toucherai plus, on verra. En fait, j'ai tout mon temps, suis à la retraite. Mais par contre, une santé assez chaotique. 

    Les doigts sont pas mal rouillés. J'ai décidé de travailler un peu dans mon coin, avant de reprendre des cours, au moins me remettre dans le coup sur les gammes, les arpèges, etc. Puis finalement, quand j'ai vu à quel point les doigts étaient engourdis, j'ai repris les exercices du déliateur, de mémoire, et ça n'est pas du luxe. Je vais faire ça un moment et quand ça sera moins catastrophique, j'irai voir mon prof et on avisera. 

    Ce qui m'embête au passage - je l'ai dit dans un autre post -, c'est que le clavier que j'utilise est de mauvaise qualité et il a beaucoup pris la poussière : là aussi, ça grince, ça coince, ça couine parfois. Enfin, que faire, je n'ai pas les moyens de changer pour l'instant. 

    Pour conclure, je suis tenté de dire que c'est complètement insensé, à 56 ans, de vouloir se remettre au piano, même si les bases n'ont pas été oubliées. Le prof l'autre jour m'a demandé de rejouer toutes les gammes, et les doigtés me revenaient à mesure, donc il y a un bagage, maigre, mais qui n'a pas disparu. Cependant, entre les doigts qui font mal et craquent, l'âge, l'état de santé et tutti quanti, je me dis que je suis un peu barré de vouloir me remettre là-dedans. Sans compter que c'est resté quelque chose de douloureux - j'avais des projets, j'ai du les abandonner. Et puis ça m'intimide énormément. Le fait de jouer d'un instrument, mais plus encore le piano : j'ai, on va dire, un passif. En tous cas, un passé, une histoire, assez chaotique, dans l'ensemble. Le clavier me fait peur mais m'attire, me fascine. 

    Ce que je compte faire ? J'ai oublié complètement mes projets de proposer mes compositions, rassembler des gens, fonder une structure qui les jouerait, etc. Je fais l'impasse. Dans le meilleur des cas, à supposer que malgré blocages et autres, je réussisse à acquérir un petit niveau, je sais ce que je ferais : je m'inscrirais dans un atelier de jazz et je chercherais à jouer avec des gens, très humblement. Et je ne vois pas plus loin que ça. Je me méfie de mes désirs, à présent. Déjà, travailler, reprendre un niveau correct. Et si ça marche, se confronter au jazz, c'est ce qui m'attire le plus. J'oublie mon bagage de compositeur "à l'instinct", même si j'ai fait des choses assez complexes, voire ambitieuses, par le passé. Je me mettrais au service de standards de jazz, je chercherais à bien les interpréter et si déjà j'y arrivais, je crois que ça me ferait très plaisir. Le reste, on oublie, c'était sans doute une illusion. 

    Voilà l'état des lieux. C'est sans doute une folie, je ne sais pas. Mais c'est, on va dire, le dernier recours. Cette fois, ou ça marche, ou je laisse vraiment tomber la musique, de façon définitive. Disons que j'affronte, je me confronte, je me donne les moyens de savoir. 

    Si vous avez des conseils, une réaction - autre que m'inviter à aller me pendre, s'il vous plait... Enfin, je ne sais même pas si je m'adresse aux bonnes personnes vu mon discours et mon passé. Ma foi, on verra bien. J'ai été le plus honnête et sincère que je pouvais. J'ai pris le temps de bien expliquer, de cerner ma pensée, je fais toujours ça, j'entre dans les détails, je cherche le mot juste. Je suis écrivain, ceci explique peut-être cela... 

    A vous, maintenant. 


  • Nathalie Kirk
    • 4 message(s)
    21 janvier 2016 11:34:06 CET

    Bonjour

    Tout d'abord, je tiens à préciser que je ne suis pas une professionnelle, je ne pourrai donc pas vous donner des conseils appropriés. Cependant, je trouve que si vous avez envie de vous remettre à la musique, c'est une bonne chose ! Peu importe que vous ayez du mal avec le solfège ou que vous ayez des douleurs dans les doigts, l’essentiel est de vous faire plaisir. En plus, il me semble qu'il est nécessaire de bouger ses doigts et ses mains quand on a de l’arthrose. Je sais que mon message ne vous est pas vraiment utile, mais je vous souhaite une bonne continuation 

  • georges morel
    • 21 message(s)
    21 janvier 2016 20:18:46 CET

    Hello,

     

    Utile ou pas, merci de me donner la réplique, c'est déjà sympa.

    Se faire plaisir... vaste débat. Disons qu'il faut s'arranger pour que le plaisir ne soit pas terni. Ni par angoisses excessives, ni par regrets, ni enjeux trop importants, etc. Pour cela, après y avoir réfléchi et vu mon parcours assez atypique, je me suis dit qu'il fallait se frotter à la technique sans se poser de questions, par un double biais :

    Mon prof, résolument jazz - et même, assez intégriste dans son genre - m'apportera les connaissances qui me manquent. Notamment les accords jazz, j'en connais un peu mais ça n'est rien comparé à son immense bagage - il a accompagné les plus grands. Et puis aussi, le background de chaque morceau, comment improviser, enchaîner les accords, etc.

    En même temps, il y a des choses que je devrai faire moi-même : délier les doigts, revoir les gammes, arpèges et tutti quanti, ça, je ne vais pas le lui demander. Ni à personne, du reste, m'étonnerait. Je pense que je peux trouver tout ça, soit en fouillant dans mes vieux cahiers, soit par internet, et dans le pire des cas, oui, si quelque chose me pose problème, je lui demanderai, mais j'essaierai dans un premier temps de voir ça dans mon coin, garder les heures de cours avec lui pour des choses plus pointues, plus spécifiques.

    Et après, faut se prendre au jeu. Et ça, ma foi... Comment dire à l'avance ?

    Là, je suis en mode travaux, on a fait avec mon beau-frère une rampe en béton aujourd'hui. Eh bien je peux dire que ce genre de boulot, ça bousille les doigts, et je vais m'arranger pour faire ça le moins possible.
    Après, l'arthrose... Malheureusement, on ne peut que la ralentir, rien d'autre, à ce que je sais. Il y a des gens qui proposent toutes sortes de traitements "miraculeux", à base d'ADN modifié, d'acides aminés et autres : pipeau. Si une révolution se faisait dans ce domaine, ça se saurait, je suppose. Bah, n'importe comment, le projet de s'y remettre, à 56 balais, est déjà bien barré, alors... Ma foi, j'ai acheté récemment un expandeur qui me permet d'avoir LE super son du Fender Rhodes, donc maintenant... Et c'est vrai qu'avec ce son magnifique, ça motive aussi...

    Merci encore. Au plaisir,