Je faisais allusion dans un autre post à la Folle Journée 2014 consacrée à la musique américaine. On pourra y entendre du MacDowell, une sorte de Grieg américain, avec pas mal de Liszt autour et qui gagne à être connu. Né en 1860 à New-York, il prend quelques leçons avec la mythique Teresa Carreno (qui par la suite jouera régulièrement son oeuvre), celle-là même qui fut pour Claudio Arrau, la déesse du piano de son temps. A 17 ans, il devient l'élève au Conservatoire de Paris de Marmontel, puis dans celui de Francfort du célèbre compositeur Joachim Raff. Il joue à plusieurs reprises devant Liszt, qui le recommande aux éditions Breitkopf et Härtel. En 1888, il revient au Etats-Unis, auréolé du prestige de son parcours européen. Il devient le premier professeur de musique de Columbia University et devient une figure majeure de la vie musicale américaine. Il meurt fou en 1908 et, peu à peu, tombe dans un relatif oubli. Voici sa pièce peut-être la plus célèbre, l'irrésistible Hexentanz (danse des sorcières) dans l'interprétation étincelante de Stephen Hough (issue de son "Piano album", un disque indispensable à tout amateur de pièces virtuoses et de charme pour piano).
De MacDowell, je ne connaissais que quelques courtes pièces pour piano qui ne m'avaient pas paru essentielles... Ce 2ème concerto, écrit en 1890, est en effet une découverte très intéressante. Malgré les influences clairement identifiables (Grieg, Liszt et Tchaikovsky), le discours demeure très personnel.
Cyrus Grimaud dit:
Très belle découverte, merci M. LAFITTE. Etonnant : ni Grieg, ni Tchaikovsky, ni déjà Rachmaninov... une substance musicale personnelle, sans mièvrerie pour autant, dont on sent ce qu'elle doit pianistiquement à Liszt. De quelle année date le concerto, Germain ?
Il a été créé en 1889 par le New York Philharmonic, le compositeur au piano. Le 1er concerto n'est pas moins intéressant, avec une introduction au piano grandiose assez bluffante :
Ce qui me surprend le plus chez ce compositeur ce sont ses modulations soudaines, et finalement assez inattendues (surtout au début du mouvement). Hormis cela, l'ennui s'installe assez rapidement à cause d'une certaine pauvreté thématique. J'ai eu également un peu de mal à comprendre la construction de ce mouvement. A la première écoute, cela m'a semblé assez décousu, avec quelques motifs ici et là, parfois sans lien les uns par rapport aux autres...
C'est toujours le problème, avec les "American Mavericks" - Heinrich, Mason, Beach, Griffes - : juxtaposition, et non composition !
Ce document devrait plaire à G. Failleterre
Merci Sébastien !
...je suis toujours ému de voir des documents qui font revivre des artistes disparus, mais qui restent vivant gràce à l'image et le son ...même ancien !
J'ai quelques cds d'Earl Wide ( celui qui a enregistré la version la plus glamour des nocturnes de Chopin - disait un critique - je l'ai aquise rien que pour çà !) et qui laisse des prestations en smoking dans les salons lambrissés de la Maison Blanche et autres lieux peu recommandables ( humour) bref ici c'est parfait : on voit un pianiste jubiler ( et même ses mains, parfois les caméras ne captent que le visage !)
Merci c'est super ! car la vidéo se termine par tout un choix d'autres vidéos de ce même pianiste à tous les âges !