17 janvier 2016 20:34:55 CET
Bonjour,
Voici une présentation sommaire. Je viens de m'inscrire et sans trop entrer dans les détails, je me dis qu'il est sans doute pertinent de me présenter. En même temps, j'ose à peine le faire. Tout ça est fragile. J'ai eu pratiqué l'instrument, quand j'étais petit. Me souviens pas à quel âge j'ai commencé, mais je sais que je n'aimais pas l'approche des personnes chez qui j'étais inscrit. J'ai acquis les bases, j'ai joué quelques morceaux, mes souvenirs sont flous. Mais ensuite, quand on a déménagé - j'avais 8 ans-, ma mère m'a demandé si on gardait le piano, j'ai répondu que non. Pas de regret, concernant la pédagogie de ces gens, qui me pesait, me démotivait, etc. Je me souviens nettement que j'ai eu beaucoup de mal avec le solfège. Non pas la clé de sol. Mais quand tout à coup on m'a dit qu'il fallait apprendre la clé de fa, ce fut très difficile. Elles se ressemblent pas mal et la lecture simultanée a été pour moi un calvaire. A l'heure actuelle, je peux recourir au solfège mais à 2 à l'heure, et encore, avec une grande réticence. La partie rythmique, j'ai beaucoup perdu mais je suppose que ça devrait pouvoir revenir. Cela me posait moins de problèmes en tous cas. J'ajoute que je cumule les difficultés : je suis astygmate et l'ophtalmologe m'a dit que ça pose problème justement pour distinguer clairement les notes sur une portée, puisque la seule différence entre elles est leur position, et que les lignes horizontales... enfin, je ne me souviens plus très bien de l'explication, mais voilà, comme par hasard, c'était pour moi, pas de chance. J'ai pas mal de choses contre moi, du reste. J'y viendrai. Vers l'âge de 14 ans, j'ai vraiment "plongé" dans la musique, ai découvert des styles qui me plaisaient vraiment, me suis pris de passion, etc. Me suis rendu compte que j'avais de l'imagination et de la facilité pour composer. Me suis remis au travail sur les claviers. Et là, je me suis aperçu que j'avais des sortes de blocages. Beaucoup de mal à me coordonner, mais surtout, surtout, quand les choses filaient enfin, quand tout semblait sur des rails, des... Comment dire ? Je perdais les pédales. D'un coup, j'avais des passages à vide. Il parait qu'il y a des très bons profs qui savent comment s'y prendre, que ça se travaille, etc. Mais à cette époque, je n'étais plus en contact avec qui que ce soit, je travaillais dans mon coin. Vers 20 ans, la vie m'a obligé à bifurquer. Je n'étais manifestement pas assez doué, ou avancé, pour pouvoir aspirer à quoi que ce fût en rapport avec la musique. Elle est passée à l'arrière-plan. J'ai repris des études mais à cause de mes problèmes avec le solfège, je ne me suis pas inscrit en fac de musique. J'ai fait autre chose. Mais je n'ai jamais oublié, et ma passion n'a pas reculé. Elle est restée... en sourdine. Au début j'avais emporté avec moi la partie clavier de mon Fender Rhodes, mais comme ça fauchait pas mal en cité universitaire, je le ramenais avec moi chaque fois... elle pèse 80 kgs, je ne vous fais pas de dessin : rapidement, je me suis découragé. Quand j'ai eu un travail, quelques moyens, je me suis rééquipé. Mon meilleur ami, compositeur, avait décelé en moi des aptitudes, il m'a poussé à m'investir dans l'informatique musicale. Je me suis pris au jeu et j'ai commencé à composer tant et plus. Mais j'avais tellement perdu sur le plan technique... Plus tard, à la suite d'un rêve étrange, je me suis essayé à la batterie, aux percussions. Cela me plaisait, mais comme je ne veux pas écrire huit pages - on m'a toujours reproché de faire long, mais comme je dis, personne n'est obligé de me lire -, je vais simplifier : j'en ai eu marre, j'ai arrêté. J'avais envie d'un instrument harmonique. J'ai hésité, reprendre les claviers ou pas ? J'ai pris la tengeante, direction le Sax Soprano. J'en ai fait un moment, là ça fait un an et demi que je n'y ai plus touché, suite à grave maladie. J'hésitais à reprendre et en discutant avec un ami, sax lui aussi, il m'a dit qu'en fait, dans beaucoup de formations, le sax c'est "en plus", et que finalement, on ne court pas après les saxophonistes. Il m'a dit, si tu veux jouer avec des gens, ça serait bien mieux les claviers. On a toujours besoin d'un pianiste.Je me suis lancé il y a très peu de temps. J'ai déniché un prof de jazz, j'ai bien envie d'y croire, mais j'ai mes blocages, j'ai pas mal d'arthrose dans les mains, ces difficultés avec le solfège - mais je crois que le prof utilise la notation Américaine, A, B, C, etc. Le sax, je n'ai pas dit que je n'y toucherai plus, on verra. En fait, j'ai tout mon temps, suis à la retraite. Mais par contre, une santé assez chaotique. Les doigts sont pas mal rouillés. J'ai décidé de travailler un peu dans mon coin, avant de reprendre des cours, au moins me remettre dans le coup sur les gammes, les arpèges, etc. Puis finalement, quand j'ai vu à quel point les doigts étaient engourdis, j'ai repris les exercices du déliateur, de mémoire, et ça n'est pas du luxe. Je vais faire ça un moment et quand ça sera moins catastrophique, j'irai voir mon prof et on avisera. Ce qui m'embête au passage - je l'ai dit dans un autre post -, c'est que le clavier que j'utilise est de mauvaise qualité et il a beaucoup pris la poussière : là aussi, ça grince, ça coince, ça couine parfois. Enfin, que faire, je n'ai pas les moyens de changer pour l'instant. Pour conclure, je suis tenté de dire que c'est complètement insensé, à 56 ans, de vouloir se remettre au piano, même si les bases n'ont pas été oubliées. Le prof l'autre jour m'a demandé de rejouer toutes les gammes, et les doigtés me revenaient à mesure, donc il y a un bagage, maigre, mais qui n'a pas disparu. Cependant, entre les doigts qui font mal et craquent, l'âge, l'état de santé et tutti quanti, je me dis que je suis un peu barré de vouloir me remettre là-dedans. Sans compter que c'est resté quelque chose de douloureux - j'avais des projets, j'ai du les abandonner. Et puis ça m'intimide énormément. Le fait de jouer d'un instrument, mais plus encore le piano : j'ai, on va dire, un passif. En tous cas, un passé, une histoire, assez chaotique, dans l'ensemble. Le clavier me fait peur mais m'attire, me fascine. Ce que je compte faire ? J'ai oublié complètement mes projets de proposer mes compositions, rassembler des gens, fonder une structure qui les jouerait, etc. Je fais l'impasse. Dans le meilleur des cas, à supposer que malgré blocages et autres, je réussisse à acquérir un petit niveau, je sais ce que je ferais : je m'inscrirais dans un atelier de jazz et je chercherais à jouer avec des gens, très humblement. Et je ne vois pas plus loin que ça. Je me méfie de mes désirs, à présent. Déjà, travailler, reprendre un niveau correct. Et si ça marche, se confronter au jazz, c'est ce qui m'attire le plus. J'oublie mon bagage de compositeur "à l'instinct", même si j'ai fait des choses assez complexes, voire ambitieuses, par le passé. Je me mettrais au service de standards de jazz, je chercherais à bien les interpréter et si déjà j'y arrivais, je crois que ça me ferait très plaisir. Le reste, on oublie, c'était sans doute une illusion. Voilà l'état des lieux. C'est sans doute une folie, je ne sais pas. Mais c'est, on va dire, le dernier recours. Cette fois, ou ça marche, ou je laisse vraiment tomber la musique, de façon définitive. Disons que j'affronte, je me confronte, je me donne les moyens de savoir. Si vous avez des conseils, une réaction - autre que m'inviter à aller me pendre, s'il vous plait... Enfin, je ne sais même pas si je m'adresse aux bonnes personnes vu mon discours et mon passé. Ma foi, on verra bien. J'ai été le plus honnête et sincère que je pouvais. J'ai pris le temps de bien expliquer, de cerner ma pensée, je fais toujours ça, j'entre dans les détails, je cherche le mot juste. Je suis écrivain, ceci explique peut-être cela... A vous, maintenant.